Histoire
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Le château d’If fait partie de ces monuments où l’histoire s’efface devant la fiction, où l’imaginaire et le talent d’un romancier prennent le pouvoir. À la question « Château d’If ? », on répond évidemment « Comte de Monte-Cristo ». La réplique est invariable. Implacable !
Il était une fois le comte de Monte-Cristo
Avant le roman
Alexandre Dumas connaît bien Marseille. Il s’y rend à plusieurs reprises au cours de ses nombreux voyages. Il aime cette ville cosmopolite, ses habitants originaires de tous les coins du globe. N’oubliez pas que Dumas est lui-même ce qu’on appelle un « quarteron » : sa grand-mère paternelle était une esclave à Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti).
Et puis, Alexandre Dumas est engagé politiquement. Les conditions de détention dans les prisons l’intéressent. Naturellement, il veut en savoir plus sur le terrible château d’If, qu’il connaît d’autant mieux que le meilleur ami de son père, le général Kléber, y a été enfermé. Du moins son cadavre, mais ceci est une autre histoire !
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La genèse
1841 : Alexandre Dumas est à Florence. Il rend régulièrement visite à Jérôme Bonaparte, plus jeune frère de Napoléon Ier. Le prince Jérôme demande alors au romancier d’accompagner son fils, Napoléon, pour un voyage de découverte en Italie. Après avoir visité l’île d’Elbe, les deux hommes font le tour de la petite île voisine de Monte-Cristo. Pour Alexandre Dumas, c’est la dernière pièce du puzzle. Tout se met en place !
Le roman qu’il imaginait depuis quelque temps prend corps : son héros sera marseillais, injustement enfermé au château d’If, il s’en évadera, trouvera un fabuleux trésor sur l’île de Monte-Cristo et, changeant de nom, deviendra le terrible et vengeur du même nom ! Précisons que le père des Trois Mousquetaires s’est inspiré partiellement d’une nouvelle dénichée dans les « Mémoires tirés des archives de la police » qui relate une histoire de trahison et de vengeance.
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Un phénomène mondial
Un succès immédiat
Le roman est publié en 1844 : c’est un roman feuilleton dont une partie paraît chaque semaine dans le Journal des débats. Il s’achève en janvier 1846. L’auteur est payé pour chaque contribution. Notez bien qu’Alexandre Dumas, en plus d’être un romancier de génie, est un fin négociateur qui gère parfaitement ses revenus. C'est ce qui nous vaut aujourd’hui un roman que l’on peut qualifier de fleuve !
Le succès est phénoménal, les éditions et les traductions se succèdent dans toutes les langues. Une adaptation au théâtre voit le jour en 1848. Et les visiteurs se pressent au château d’If quand les prisons sont vides. À tel point que les gardiens du château creusent eux-mêmes le fameux tunnel reliant les cellules de Dantès et Faria pour faire rêver les touristes ! Un peu comme vous aujourd’hui.
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Le comte de Monte-Cristo aujourd'hui
C’est tout d’abord 100 000 visiteurs chaque année au château d’If. Car ne vous y trompez pas, ces derniers viennent en grande majorité découvrir la sinistre prison d’Edmond Dantès. Russes, Chinois et Japonais ne sont pas les derniers. Saviez-vous que le célèbre roman était le livre de chevet de la veuve de Mao Zedong ?
Dès les balbutiements du cinéma, le roman a été adapté pour le grand écran, en 1908. Pierre Brasseur, Jean Marais incarnèrent le comte. Puis Jacques Weber ou encore Gérard Depardieu plus récemment pour la télévision. Dessins animés et jeux vidéo s’en inspirent encore aujourd’hui. L’épisode 11 de la saison 18 des Simpsons, « La vengeance est un plat qui se mange trois fois », est à mourir de rire !
Opéra et comédie musicale se saisirent de l’histoire. Sans oublier les bandes dessinées de tous les continents. Sans parler des suites, des pastiches, des inspirations libres… Mais si vous voulez des renseignements de première main, c’est au château d’If qu’il faut faire escale ! Quoi que… Votre imagination pourra vous jouer des tours !
© Carlo Rispoli / Segni d'Autore
