Historia
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Pour beaucoup, François Ier est le roi de la Renaissance. On l’associe aux guerres d’Italie et à sa lutte contre Charles Quint. Grand mécène, il encourage les artistes comme Léonard de Vinci et fait construire de magnifiques châteaux (ah, Chambord…). Mais c’est aussi un souverain investi et actif, conscient de son rôle et de ses devoirs.
Petit rappel historique : la Provence, et donc Marseille, entrent dans le domaine royal en 1481 quand le comte Charles III de Provence, héritier du Bon Roi René, meurt sans descendant. L’habile roi de France Louis XI met la main sur la Provence et son port le plus important, ouverture sur la Méditerranée et l’Orient, Marseille. Dès lors, la politique des monarques sera d’intégrer le comté au royaume. Et de le protéger.
Vous connaissez l’histoire : 1515, François Ier, jeune roi de vingt ans tout juste couronné, se jette à corps perdu dans les guerres d’Italie. Et pour ses débuts, c’est un coup de tonnerre. Victoire de Marignan en septembre et conquête du Milanais. Mais après ? François reste en Italie. Il part de Milan le 8 janvier 1516. Direction ? La Provence. Le 21 janvier, rejoint par ses « femmes » (sa mère, sa sœur et son épouse), il est à Saint Maximin, visite le couvent de la Sainte Baume et fait un don pour sa réfection. Et le 22, un mardi, c’est l’entrée triomphale à Marseille.
La ville s’est préparée. Des artistes d’Aix-en-Provence et de Pertuis ont été sollicités. De grandes décorations sont mises en place. Après le salut de la cité, celui du port se traduit par un tir de toute l’artillerie des galères. De nombreuses danses, inspirées des renommés Jeux du Roi René se déroulent jusque tard dans la soirée. On fait la fête ! Le mercredi 23, visite aux galères royales l’Anguille (pas encore de Sartine !) et la Quaterinette. Une grande bataille d’oranges où François Ier excelle… et prend aussi de nombreux coups, est organisée. 11000 fruits abimés sont utilisés plutôt que de les jeter. C’est la coutume ! Le jeudi, après la messe aux Accoules, nouvelle visite aux galères et découverte sur If du rhinocéros du roi du Portugal, « una bestia salvage, appellada Renossero ». Le cortège royal quitte Marseille pour Aix le samedi 26 janvier. On s’est bien amusé. Mais le Roi a également pu se rendre compte de la faiblesse des défenses de la cité phocéenne. La décision est prise de construire des forteresses sur la colline de Notre Dame et sur I’île d’If.
Le règne de François Ier est contemporain de celui de l’empereur Charles Quint. Leur affrontement, inévitable marque toute la première moitié du XVIe siècle. Rivalité implacable car les possessions de Charles cernent le royaume de France : Espagne, Pays-Bas, Luxembourg, Comté de Bourgogne (actuelle Franche Comté) et Milanais. La Provence est au cœur de ce conflit. En 1524, les Impériaux de Charles assiègent en vain la cité phocéenne. Une des conséquences de cet évènement sera l’accélération des travaux du château d’If qui sera terminé en 1531.
En 1535, à la mort du duc de Milan François II Sforza, François Ier revendique l’héritage du duché. Il y tient, à « son » duché de Milan ! L’armée française passe en Savoie. Charles Quint riposte et envahit la Provence. Encore. Le siège est mis devant Marseille. Encore ! Les galères impériales ont dû rebrousser chemin car le château d’If, flambant neuf, empêche leur progression vers le port. Mais le fort de la Garde n’est pas encore terminé. Grâce à l’énergie du connétable de Montmorency, le siège est levé. Peu de temps après, le 20 septembre, François se rend sur place. Il inspecte l’avancée des travaux et constate aussi de ce côté l’efficacité des défenses marseillaises. Pari réussi pour la monarchie française !
En 1533, le jeune Henri d’Orléans, 14 ans, n’est pas encore l’héritier du royaume. Il le deviendra en 1536 à la mort de son frère aîné François. Mais il faut lui trouver un bon parti. Le 28 octobre, il épouse Catherine de Médicis, fille de Laurent II de Médicis, unique héritière de ses biens et petite nièce du pape Léon X. Ces noces princières ont lieu à Marseille. La jeune fille y est arrivée en bateau le 11 octobre, en compagnie de Jules de Médicis, pape sous le nom de Clément VII. C’est lui qui célèbre leur union devant Dieu. A cette occasion, d’importants accords politiques et financiers sont signés entre le royaume de France et la papauté.