Environnement

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Une île au cœur du Parc national des Calanques

Vue de l'archipel du frioul

Pour la plupart d'entre vous, le château d’If est indissociable du Comte de Monte-Cristo. Les « historiens », eux, penseront à la « ceinture de fer », réseau de fortifications protégeant le royaume. Mais qui associerait la célèbre forteresse au phyllodactyle d’Europe ou à l’astragale de Marseille ? Laissez-nous vous expliquer !

Le parc naturel des calanques

Un peu de géographie

Situées à trois kilomètres de Marseille, les îles du Frioul constituent un site privilégié façonné par le mistral et la mer. 

Troisième île de cet archipel par la taille après les îles de Pomègues et Rattoneau, l’île d’If (33 125 mètres carrés de superficie, largeur maximum 180 mètres et longueur maximum 300 mètres) offre une variété de flores et de faunes intéressante, pour la majeure partie protégée.

Vue aérienne de l'archipel du frioul et de Marseille
Vue aérienne de l'archipel du Frioul

© Marc Heller / CMN

Le parc

La zone de l’archipel, classée Natura 2000, offre 25 kilomètres de côtes. Elle abrite près de 400 espèces végétales et une centaine d'espèces d'oiseaux. Ses fonds marins présentent également des espèces emblématiques et des milieux variés. 

Pour assurer la protection de ce site d’exception, le  Parc national des Calanques  a été créé le 18 avril 2012. Il comprend un cœur terrestre de 8500 hectares sur les communes de Marseille, Cassis et la Ciotat, et un cœur marin de 43500 hectares dont l’archipel du Frioul.

L'archipel du frioul avec en fond la cote bleue
L'archipel du Frioul et la côte bleue

© Antoinette Gorioux / CMN

Ses missions

On peut les résumer en trois mots : préserver, accueillir et transmettre. La mission première est avant tout de protéger les patrimoines naturels et paysagers mais aussi culturels

L’île d’If remplit parfaitement ces critères de par ses espèces et son histoire. Toute aussi importante est la mission de connaissance et de transmission de cette connaissance. Sans cette sensibilisation, cette politique est vouée à l’échec. Enfin, et dans ce but, une réglementation est mise en place pour contrôler les activités. 

Concrètement, en tant que visiteurs de la plus petite île et de son château, vous serez au contact des espèces terrestres protégées. Pour le milieu marin, il faudra vous équiper de palmes et tubas ! C'est en arpentant l'île et ses abords que vous pourrez observer l'astérisque maritime, l'euphorbe sapinette ou encore l'astragale de Marseille ! Nous pourrions aussi évoquer le martinet pâle ou le lézard sicilien.

Vue de la cité phocéenne et du phare
Vue de la cité phocéenne et du phare

© Antoinette Gorioux / CMN

Les stars

Deux espèces sont à retenir. Tout d’abord, l’inévitable goéland leucophée. Vous ne pourrez pas le rater, il est omniprésent. Plutôt docile, il devient agressif et entend difficilement que l'on peut s'approcher de son territoire du début du printemps au début de l'été, période de reproduction et d’éclosion des œufs. Soyez vigilants, les couples nichent par terre ! Habitué à l’Homme, il présente aujourd’hui un caractère envahissant. Sa population doit être régulée.

Beaucoup plus discret, le phyllodactyle d’Europe est un petit gecko nocturne qui niche principalement dans les remparts du château. Il ne mesure pas plus de 6 cm et n’est visible que la nuit. Vous pourrez observer dans les murs restaurés de l’île des habitats artificiels constitués de tuiles superposées. Ainsi, cette espèce considérée comme vulnérable à l’échelle mondiale, s’est vue dotée de gîtes pérennes. Bonne nouvelle : les derniers comptages indiquent une population en hausse !

un gabian
Un gabian

© Antoinette Gorioux / CMN